Naissance de la race
Contrairement à d'autres races de chats à l'âge canonique, le Bengal est une race relativement récente.
Le chaton bengal hybride à moitié sauvage est lié à sa fondatrice, la généticienne américaine Jean S. Mill. Au début des années 60 elle obtint involontairement le croisement hybride entre un chat noir domestique de la race american shorthair et un chat léopard d’une race sauvage d’Asie, une femelle baptisée Malaysia.
Cependant en 1963, un évènement stupéfia Jean Mill : la naissance de deux chatons hybrides ! Les chatons, pure création hybride dans les deux cas, étaient dotés d’une magnifique robe tachetée et possédait l'aspect sauvage de leur maman.
Mais quelques temps après leur naissance, Malaysia tua son chaton mâle sans toucher à la femelle. Le chaton hybride restant fut élevé normalement et Jean Mill décida de la baptiser Kin Kin. Lorsque cette femelle hybride Kin Kin atteignit l’âge adulte, la généticienne subjuguée par sa beauté, l’accoupla avec son père, qui aussi étonnant que cela puisse paraître, semblait être le seul mâle à disposition.
De cette union hybride et incestueuse : deux autres chatons hybrides, également tachetés et possédant le même air sauvage que Malaysia. Le but de ces expériences était d’obtenir une race hybride à l'aspect sauvage impressionnant avec un caractère de chat domestique, grâce aux gènes de son ancêtre le chat-léopard sauvage. Toutefois, ces procédés hybrides prirent fin brutalement quand Kin Kin et sa descendance hybride moururent et que Jean perdit son mari dans le même laps de temps.
Il est donc incorrect de penser que Kin Kin serait à l’origine de la toute première lignée de bengals, ce qui veut dire qu’aucun bengal vivant actuellement ne peut être considéré comme un descendant direct de l’hybride à moitié sauvage Kin Kin.
L’intérêt de Jean Mill repartira de plus belle dans le courant des années 70 lorsque la généticienne américaine fit la rencontre du docteur William Centerwall (de l’université californienne de Davis), un chercheur qui s’intéressait en particulier à une race de chats hybrides femelles afin d’étudier la résistance naturelle de cette nouvelle race hybride face à la leucémie féline.
C’est dans ce contexte qu’en 1980 William Centerwall souhaita confier à Jean Mill des chats hybrides nés de son programme,à savoir, huit femelles. JM semblait la personne idéale, étant déjà très familière avec la race du chat léopard sauvage d’Asie et surtout avec l’expérience aboutissant à des félinés hybrides. Cinq autres chats appartenant au programme de recherche du docteur et venus d’un autre élevage lui furent également confiés.
Elle chercha à créer une nouvelle race provenant directement de ces chats hybrides. Comme quelques années auparavant, cette race hybride toute neuve vit les chats associer l’aspect sauvage du chat-léopard d’Asie avec le caractère du chat domestique.
Outre la race de chats apportés par William Centerwall, la chercheuse américaine fit l’acquisition de maus égyptiens, une race de chats domestiques alliant un corps musclé à une silhouette fine, dotée d’une fourrure tachetée, ainsi que d’autres races comme des orientaux et des abyssins, des chats ayant des caractéristiques physiques similaires aux maus.
Ces importations eurent pour finalité la diminution des risques liés à la consanguinité des croisements hybrides entre eux. En répartissant les gènes sauvages lors des accouplements avec ces chats hybrides femelles (les mâles étaient stériles), les futurs chatons allaient bénéficier d’une base de patrimoine génétiques plus saine. Outre les chats cités au préalable, les accouplements hybrides se firent avec d’autres reproducteurs, de la race des burmese et des siamois.
Plus tard, elle introduisit du british shorthairs afin de saisir leur gène « silver » et leur patron « tabby » en vue de la future création des bengals hybrides black silver et des bengals hybrides marbles. C’est à partir de là que son élevage de races hybrides prit le nom de Millwood.
Ceci explique notamment pourquoi le père de la génération suivante de cette race de chats hybrides se nommait Millwood Tory of Delhi. Ce dernier était un chat domestique que Jean trouva errant au zoo de Delhi. Ces premières générations d’animaux hybrides étaient particulièrement intelligentes et sociables.
On attendra1986 pour que la race du chat bengal soit officiellement enregistrée par l’association The International Cat Association (TICA) comme une catégorie de chats hybrides représentant une « nouvelle race et couleur », et que le chat bengal bénéficie d’une exposition à l’échelle mondiale.
Celle-ci est en grande partie due à la femelle bengal Penny Ante, qui prit part à une trentaine d’expositions félines à travers la planète, ne manquant jamais d’éblouir le public par son air unique et sauvage.
Dès lors, la race dite chat du bengal est légalement admise. La TICA n’avait pas décidée de la dénomination du chat du bengal comme un clin d’œil au fameux tigre du Bengale mais simplement parce que le nom de la race correspond à la traduction de l’une des appellations latines du chat léopard d’Asie, « felis bengalensis », soit littéralement chat bengal.
La race du chat du bengal, à l’instar de chaque nouvelle race, va évoluer progressivement de générations en nouvelles lignées. En 1991, la TICA approuve définitivement la race du chat bengal comme étant une race belle et bien établie possédant ses propres standards, c’est à dire tous les éléments et détails qui définissent sa morphologie et sa robe, ainsi que ses aptitudes en tant que chat bengal. La même année, la race du chat bengal est autorisée à prendre part aux différents championnats et concours promouvant notamment, les chats de race.
En France le premier bengal fût Lady Benji une brown tabby spotted, de l’élevage de Millwood. Elle fut importée en 1989 par Odile Caillard-Arnoux de l’élevage du Petit Poucet. C’est en 1993 que la première portée française de bengals arriva : 3 chatons nommés :
- Iaka
- Indira
- Ibernatus.
Il faut cependant noter que la reproduction de cette race hybride n’est pas facile. Si les mâles de premières générations de la race bengal sont stériles, les femelles sont peu fertiles. Ainsi, au sein d’un élevage, il est difficile de parvenir à la quatrième génération d’une lignée de bengal, c’est à dire la première qui sera véritablement acceptée comme une race domestique. Le but étant également que cette race conserve le plus de caractéristiques physiques permettant de rapprocher le bengal de son ancêtre le chat-léopard. Heureusement les bengals de la quatrième génération (les F4) peuvent se reproduire normalement.
Aujourd’hui, les félins de race bengal possèdent un pur caractère de chat domestique où les seuls vestiges de traits sauvages liés à leur passé hybride sont physiques.
Désormais, le Bengal trouve preneur auprès de nombreux amateurs des félidés, et est une race reconnue par de multiples organisations faîtières dont la puissante CFA (Cat Fanciers’ Association), la plus grande association du genre qui regroupe notamment les pedigrees des chats de race et définit les standards pour les différentes races.
Actuellement, la race bengal fait partie des félins les plus appréciés en France, aux États-Unis ou encore en Angleterre. Chez nous, en 2016, le bengal faisait d’ailleurs son entrée parmi le trio de tête des félins de races préférés par nos compatriotes. Pour étayer ce propos, les statistiques fournies par le LOOF parlent d’elles-mêmes ; de 2000 naissances par an en 2013 nous sommes à plus de 6000 naissances en 2022.
Caractère du Bengal
La ressemblance avec son ancêtre sauvage s'arrête au physique. car niveau caractère c'est un chat très doux, sociable et facile à vivre, qui chose peu commune chez les chats, adore l'eau dans la grande généralité.
C'est un chat très sensible à l'humeur de son entourage. Il s'entend bien avec ses congénères et les autres animaux.
De taille moyenne à grande, c'est un chat sportif et curieux, qui a besoin de chasser et d'explorer son environnement. C'est un chat qui aime courir et grimper, il a donc besoin de beaucoup d'espace pour se dépenser.
De plus cette race de chat apprécie les balades avec son maître (avec ou sans laisse). D'instinct curieux, le Bengal est très réceptif à cette expérience. C'est un chat particulièrement affectueux avec ses maîtres, y compris lles enfants. Il sait se montrer doux et docile, mais aussi extrêmement joueur.
A prendre en compte qu'il est aussi très intelligent et bavard !
Ces caractéristiques, font de lui un très bon animal de compagnie, lui permettant de s’adapter facilement à n’importe quel milieu domestique et de nouer des liens d’amitié avec des personnes de tout âge. Grâce à son tempérament très amical, il s’adaptera au maître qui l’appréciera et réussira à faire de lui un « petit léopard domestique ».
Santé
- Le Bengal est un chat à la santé globalement robuste.
- Myocardiopathie hypertrophique (HCM) : Elle donne lieu à une insuffisance cardiaque congestive aigüe, se manifestant par des arythmies cardiaques, un œdème pulmonaire ou encore un épanchement pleural.
- Déficience en Pyruvate Kinase (PK-def) : Maladie génétique due à une mutation du gène codant pour la Pyruvate Kinase, une enzyme intervenant dans le métabolisme de production d’énergie par dégradation des sucres dans les globules rouges. Il en résulte une anémie sévère.
- Atrophie progressive de la rétine (PRA-b): Dégénérescence progressive des photorécepteurs rétiniens (cônes et bâtonnets).
Symptômes: Perte de vision progressive (nocturne puis diurne) allant jusqu'à la cécité totale.
Tout savoir sur cette maladie, cliquez ici
Destruction des globules blancs nécessaires à la défense contre les maladies, son système immunitaire est défaillant, le moindre virus peut-être fatal.
Les symptômes : le chat est facilement atteint par des maladies "opportunistes" qui profitent de son affaiblissement.
Il n'existe pas de vaccin, la seule façon de lutter contre ce virus est d'écarter les porteurs, le dépisatge se fait par simple test sanguin chez un vétérinaire.
Nos reproducteurs sont tous testés "négatifs".
Le F.E.L.V. ou la Leucose féline
La principale cause de mortalité du chat, maladie virale qui se transmet par toutes les sécretions
Les symptômes : Anémie, tumeurs, affaiblissement du système immunitaire.
Il existe un vaccin contre cette maladie contrairement à celles précédemment citées. Nos reproducteurs et leurs chatons sont tous vaccinés
Le dépistage se fait par simple test sanguin chez un vétérinaire. Nos reproducteurs sont testés "négatifs"
Le typhus félin ou Panleucopénie féline:
Parvovirus très résistant et très contagieux, certainement la maladie la plus grave... Destruction de la muqueuse intestinale
Les symptômes : Vomissement, diarrhées, déshydratation, abattement.
Il existe un vaccin contre cette maladie, nos reproducteurs et leurs chatons sont tous vaccinés.
Tout savoir sur cette maladie, cliquez ici
La P.I.F. (Péritonite Infectieuse féline):
Maladie mortelle due à la mutation d'un coronavirus, les facteurs sont difficiles à identifier, un stress intense peut suffire à déclencher une PIF
Les symptômes : Perte d'appétit, fièvres , amaigrissement
Aucun traitement
Chat hypoallergénique ?
Les Bengals ne semblent pas produire moins de Fel D1 que les autres chats.
La différence réside essentiellement dans leur pelage.
Ils n'en ont qu'un, contrairement à beaucoup d'autres qui ont un double pelage.
De plus, de nombreux Bengals ont un pelage extrêment court, ce qui nécessite moins de toilettage et donc moins de dispersion de cette fameuse protéine.
il n'est pas hypoallergénique.
NB : Les laboratoires UC DAVIS aux USA mentionnent que le Bengal brown serait le moins allergène de tous.
La seule solution, pour une personne ayant un terrain allergique, est de venir à l'élevage sur RDVpour manipuler les chatons ainsi que rencontrer les parents.
Standard du Bengal
Introduction
Le programme d'élevage du Bengal, initié dans les années 1960 par l’éleveuse californienne Jane Mills, a pour but d’obtenir un chat possédant les traits caractéristiques du Felis bengalensis, petit chat sauvage arboricole, tout en ayant la sociabilité et le tempérament du chat domestique. Les juges doivent toujours garder à l’esprit cet objectif et privilégier les chats qui ne ressemblent pas aux autres chats domestiques.
Sa robe et sa petite tête de chat sauvage sont ses principaux attraits et caractéristiques.
Le tempérament du Bengal ne doit être ni provocateur ni agressif. Le chat peut être apeuré, chercher à fuir ou miauler mais il ne doit jamais être menaçant.
Tête
La tête aux contours arrondis forme un triangle plus long que large. Elle est assez petite par rapport au corps mais sans exagération.
L’expression de la tête du Bengal doit s’éloigner le plus possible de celle d’un chat domestique. La courbe du front, légèrement arrondie, rejoint doucement l’arête du nez, sans cassure. Puis le nez dessine une ligne très légèrement concave voire droite jusqu’à son extrémité. Les pommettes sont hautes et prononcées. Le nez est large avec un cuir renflé caractéristique. Des bajoues sont autorisées chez les mâles.
Museau
Le museau est formé par des pâtons très développés qui engendrent un léger pinch. De profil, le menton fort est aligné sur le bout du nez.
Yeux
Grands, bien espacés, les yeux sont ovales, presque ronds mais jamais globuleux. La couleur des yeux est le vert, l’or, le bleu ou l’aiguemarine, selon la couleur de la robe. La tonalité la plus profonde et la plus brillante est la plus appréciée.
Oreilles
De taille moyenne à petite, les oreilles sont relativement courtes, avec une base large et l'extrémité arrondie. Elles sont espacées de la largeur d’une oreille. Vu de profil, elles sont pointées vers l’avant. Les « lynx tips » (plumets) sont indésirables.
Encolure
L’encolure est longue, musclée et bien attachée.
Corps
Le corps, de format long, a une musculature puissante, bien apparente, et une ossature robuste. Cela donne au Bengal une apparence de chat à la fois puissant mais gracieux.
Pattes
De longueur moyenne et bien musclées, les pattes, bien droites, ont une ossature robuste.
Pieds
Grands et ronds, les pieds des Bengals ont des doigts proéminents.
Queue
De longueur moyenne à courte, la queue est épaisse à la base, s’affinant à peine pour finir sur une extrémité arrondie.
Robe et texture
Courte, épaisse, bien couchée sur le corps et exceptionnellement douce et soyeuse au toucher. La fourrure peut être comme saupoudrée d’or, effet que l’on appelle « glitter », sans que cette tonalité soit avantagée par rapport à un chat sans « glitter ».
Motifs
Tolérances
La robe des chatons peut être un peu plus longue que celle de l’adulte. Les coussinets et le cuir du nez peuvent être de la couleur de base de la robe ou partiellement ou totalement roses.
Pénalités
- Profil fortement concave.
- Bandes verticales (mackerel).
- Répartition des taches non conforme à la description de la robe.
- Ventre sans dessins.
- Manque de maquillage sur le nez.
- Présence d’un stop. Médaillons blancs et taches blanches en général.
Fautes et défauts généraux éliminatoires en exposition.
N.B.
Seuls les sujets de 5e génération minimum (F5) accèdent au championnat. Les chats sauvages et les hybrides F1 à 4 inclus sont interdits dans les expositions et les présentations LOOF.
Les Bengals solides (non agoutis) sont considérés comme auxiliaires d’élevage et n’ont pas accès au championnat.
https://loof.asso.fr/download/standards/std_ben-2023.pdf